Guillaume Gillet (1912-1987)

 

l’enfance, la jeunesse

G. et F. Gillet
Guillaume et François Gillet
Coll. Gillet
 

Guillaume Gillet est né à Châalis (Oise) le 20 novembre 1912. Son père, Louis Gillet, historien d’art, y était conservateur des collections Jacquemart-André installées dans l’ancienne abbaye en ruine du XIIIe siècle. Élevé dans un climat familial chaleureux et de haute culture - son grand-père maternel, René Doumic, était secrétaire perpétuel de l’Académie Française et son père, membre de cette même Académie - Guillaume Gillet en gardera toute sa vie l’exceptionnelle empreinte.

 
 

Abbaye
L’Abbaye de Chaalis
 

l’école des beaux-arts

Guillaume Gillet fait ses études secondaires à Paris au collège Massillon puis au Lycée Henri IV. Après son baccalauréat, Guillaume Gillet entre à l’École Nationale des Beaux-Arts (1929) où ses maîtres sont Defrasse, Madeline, Pontremoli ou Perret. Parallèlement à ses études d’architecte, il continue à cultiver ses dons pour la peinture à la faveur de ses voyages en Espagne (1933), où il suit la route des pèlerinages avec son ami René Coulon, puis en Grèce et en Turquie (1936) avec son camarade Nercès Bartau.
En 1937, diplômé d’architecture, Guillaume Gillet participe aux travaux des pavillons du Brésil et de l’Uruguay pour l’Exposition Internationale de Paris.

 
G. Gillet
Guillaume Gillet, peintre. Coll. Gillet
 
 

Sainte Sophie
Sainte-Sophie à Istanbul, 1935. Coll. Gillet
 

1939-1945 : la captivité

Amitié
Guillaume Gillet. Coll. Gillet
 

Mobilisé en 1939 comme lieutenant, Guillaume Gillet est fait prisonnier à Nancy en 1940. Il est conduit en captivité à l’OFLAG VI A, à Soest (Westphalie). Durant cinq ans, il déploie une intense activité de peintre et de décorateur.
Dès 1940, avec René Coulon, il peint les fresques du modeste grenier qui deviendra la « chapelle française ».

 
 

Les ciels de Westphalie, l’environnement sévère du camp, les activités quotidiennes des prisonniers, les cérémonies religieuses et, par-dessus tout, les décors et costumes du « théâtre libre » animé entre autres par ses amis Jacques Robichez, Louis Morel-Fatio et Michel Kieffer ne cessent de l’inspirer. Il nouera durant cette période ses plus fidèles amitiés.

 

la libération. le prix de rome

Libéré en 1945, il expose des toiles dans plusieurs galeries parisiennes renommées. Son maître Pontremoli le décide à présenter le concours du Prix de Rome en Architecture. Il obtient le Premier Grand Prix en 1946.

 

la villa médicis (1946-1949)

Durant ses années de pensionnaire à la Villa Médicis, il se lie d’amitié avec le musicien Pierre Petit, le peintre Guyénot et le sculpteur Gaston Watkin. Il réalise plusieurs projets d’architecture, les traditionnels « envois de Rome », parmi lesquels des études remarquables du site de l’antique Preneste, aujourd’hui Palestrina.

 

1949, le retour à paris

Il aborde le monde du théâtre et de la danse. Il réalise les décors d’un ballet donné au théâtre de l’Empire, « Romanza Romana » dont Pierre Petit avait écrit la musique. Introduit dans le cercle artistique de la comtesse Marie-Blanche de Polignac, fille de la créatrice de mode Jeanne Lanvin, Guillaume Gillet illustre pour les parfums Lanvin, un album préfacé par l’écrivain Colette et accompagné des poèmes et calligrammes de Louise de Vilmorin.

 

la reconstruction, l’église de royan

En 1950, Guillaume Gillet produit une étude pour la reconstruction du centre de Sisteron (Alpes-de-Haute- Provence).
En 1954, Max Brusset, Maire de Royan, lui demande un projet de reconstruction pour l’église Notre-Dame. Conçu dans l’enthousiasme, en collaboration avec les ingénieurs Bernard Lafaille et René Sarger, le projet est accepté aussitôt. La première pierre est posée le 17 juillet 1955, la nouvelle église Notre-Dame de Royan est inaugurée et bénie le 10 juillet 1958. C’est sans aucun doute le chef-d’oeuvre de l’architecte.

 
Notre-dames de Royan
Notre-Dame par J-P. Dumont 
Coll. Gillet
 
 

D’autres églises lui seront commandées : Saint Crépin-Saint Crépinien de Soissons, la chapelle de la Solitude à Vieux-Condé (Nord), Saint-Joseph des Travailleurs à Avignon, la chapelle du Sacré-Coeur de l’Ecole Sophie Barrat à Châtenay-Malabry. Il anime une ardente équipe de jeunes architectes et dessinateurs. Sous la conduite de ses deux chefs d’agence Bernard Cayla et Guy Tétard, celle-ci le soutient magnifiquement ; « sans eux », aimait-il à répéter, « rien n’aurait pu se faire ».

 
Visite de chantier
Guillaume Gillet en visite de chantier. Coll. Gillet
 

l’exposition de bruxelles

En 1956, Pierre De Gaulle, Commissaire Général pour la France à l’Exposition Universelle de Bruxelles, lui confie la réalisation des pavillons de la France et de Paris. Avec René Sarger, il conçoit en un temps record deux bâtiments inédits à structure d’acier et couverture en polyester. Leurs formes audacieuses et aériennes suscitent l’admiration de tous.

 
Pavillon de Bruxelles
Le pavillon de la France à Bruxelles, en 1958. Coll. Gillet
 

ses réalisations

Hotel de la concorde
Hotel Concorde Lafayette, 
Porte Maillotà Paris 
(1966-1974)
 
  • 1957 : Château d’eau de la Guérinière à Caen. En forme de cône renversé sur une plate-forme ellipsoïdale qui recouvre le marché et les bâtiments administratifs. Il inaugure une nouvelle génération de réservoirs aux formes épurées (Royan, Nîmes).
  • 1962 : Le ministère de la Justice décide la construction de 48 nouvelles maisons d’arrêt. Guillaume Gillet sera chargé, avec son confrère Claude Charpentier et le magistrat Jean Malbec de la construction de dix de ces établissements (Albi, Fleury-Mérogis, Grenoble, Nantes, Valenciennes...).
 
 
  • 1956-1971 : Grands ensembles immobiliers à Roubaix (quartier Edouard Anselle, Cité du Pont du Tilleul), Marseille (domaine du Roi d’Espagne, Rond-Point du Prado), Versailles (domaine de la Faisanderie)...
  • 1966-1974 : Le Palais des Congrès et l’hôtel Concorde Lafayette, Porte Maillot à Paris.
  • 1971-1972 : L’École de la Magistrature à Bordeaux.
  • 1977 : Le Palais du Nouveau Siècle à Lille, ensemble comprenant, outre une salle de concert, des commerces et des logements. (liste non exhaustive)
 

les missions officielles

  • Architecte en chef des Bâtiments de France à Rome (Palais Farnèse, Villa Médicis, Villa Bonaparte...).
  • Architecte Conseil des Villes de Paris, Cannes, Antibes et de la Principauté de Monaco.
  • Chef d’Atelier à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris (1953-1971).
  • Membre de l’Académie des Beaux-Arts (élu en 1968).
  • Président de l’Académie d’Architecture (1970-1973).

Ses discours de réception de nouveaux membres à l’Académie des Beaux-Arts, tels que Xenakis, Tallibert, et d’associés étrangers, comme Kenzo Tange et Ieoh Ming Pei, ont fait date, aussi bien que ses nombreux articles de presse, ses chroniques du Figaro ou de la Revue des Deux Mondes.

 
Accadémicien
Guillaume Gillet élu académicien 
en 1968. Coll. Gillet
 
 

la fin

Enfin, ayant retrouvé les joies de la peinture, il expose en 1982 ses vues de la Seine et ses natures mortes dans la galerie de sa fidèle amie Katia Granoff. N’ayant jamais oublié Royan – où il passera de longs moments en famille - il disparaît en 1987. Après de nombreuses étapes franchies – seul Garnier et Soufflot reposent au sein de leurs édifices – Rose Gillet réussit à imposer le choix de Notre-Dame comme dernière demeure pour son mari. Le 2 novembre 1996, le corps de Guillaume Gillet est transféré à Royan pour être installé dans le bas-côté Nord de Notre-Dame, après une cérémonie officielle, sous une simple dalle de pierre sur laquelle il est inscrit « Guillaume Gillet, Architecte (1912-1987) et simplement, en latin : HANC DEI DOMUM CONCEPIT (Il a construit cette maison de Dieu).

 
Pierre tombale
La plaque tombale dans le bas-côté nord
 
 
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exposition :

Notre-Dame, le symbole
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