L'art du vitrail, ancestral et contemporain (2/3)

 

les vitraux contemporains

Un premier renouveau de l’art sacré et des vitraux apparaît après la Première Guerre Mondiale, lorsqu’il faut rebâtir des églises. En France, quelques artistes créent des sociétés spécialisées en art sacré, comme Maurice Denis et Georges Desvallières, avec leur Atelier de l’Art Sacré. Sur la demande des architectes Perret, ils réalisent ainsi en 1925 les vitraux de Notre-Dame-du-Raincy, surnommée « La Sainte-Chapelle du béton armé », nouveau matériau qui permet de percer de grandes ouvertures. L’iconographie y est très réduite, tandis que les motifs décoratifs et la couleur immergent le visiteur dans un bain lumineux.

 
Vitrail de la paix
Chapelle des cordeliers à Sarrebourg - vitrail de la Paix - M. Chagall - 1976
 


Ce type de réalisation reste cependant ponctuel, jusqu’à l’arrivée du Père Couturier, qui, des années 1930 jusqu’à sa mort, se bat pour le renouveau de l’art sacré. Non sans rencontrer d’hostilité, il défend une haute idée de l’art à travers sa revue « L’Art Sacré », qu’il anime avec un autre dominicain, le Père Régamey. Il souhaite que l’art soit à nouveau inspiré par la tradition chrétienne. Ses liens d’amitié avec Matisse, Léger, Le Corbusier, et d’autres artistes, chrétiens ou non, donnent naissance à des églises emblématiques de l’art sacré de la seconde moitié du XXe siècle.

 

Son combat s’inscrit dans le grand débat sur l’art sacré qui agite le monde religieux entre la fin de la Seconde Guerre Mondiale et le Concile de Vatican II (1962). Dans cette période de Reconstruction, doit-on se tourner vers la tradition la plus rigoureuse ou rompre avec elle et créer un nouveau langage dans les édifices religieux ?

Les nombreuses commandes de cette époque, en partie financées par l’État, permettent aux artistes français de choisir cette seconde voie, et d’imposer une qualité créative reconnue partout dans le monde.

 
Croquis
Croquis préparatoire de G. Gillet pour 
les vitraux de Notre-Dame de Royan
 
 

Parmi ceux qui s’essayent à l’art du vitrail, figure Matisse, qui crée les vitraux de la Chapelle du Rosaire de Vence (1947-1951), qu’il considère comme son chef-d’œuvre. À l’église du Sacré-Cœur d’Audincourt (1949-1951), dans la banlieue ouvrière de Montbéliard et Sochaux, Fernand Léger, connu à l’époque pour son engagement communiste, propose un ensemble de vitraux d’une force éclatante, bien qu’il soit lui-même athée. D’autres artistes réalisent des vitraux durant cette période : Georges Braque et Raoul Ubac à Varengeville en 1960, Viera Da Silva à Saint-Jacques de Reims en 1974, Marc Chagall la même année à la cathédrale Notre-Dame de Reims.

 
Nevers
Cathédrale de Nevers - vitraux de J-M. Alberola - 1989-1991
 


Leur point commun est l’emploi de l’abstraction, qui devient particulièrement important à la fin du XXe siècle. Elle est utilisée par des artistes contemporains comme Soulages à l’abbatiale de Conques, ou encore par le dominicain coréen Kim-En-Joong dans la cathédrale de la Résurrection-Saint-Corbinien d’Evry (1996), l’une des rares cathédrales françaises du XXe siècle. Il y réalise des vitraux où la couleur et le rythme revêtent une importance toute particulière.

D’une manière générale, ces créations contemporaines dans des lieux religieux créent aujourd’hui plus de sens qu’elles n’expriment un savoir. Ce n’est plus une théologie mise en images, mais une image qui fait penser ceux qui la contemplent.

 
 
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Les vitraux de Notre-Dame
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