Logo Sud-Ouest le 19 août 2008, Philippe Belhache.

Le lancement officiel de l'Association pour la défense de l'église de Royan (Ader) aura lieu demain. Le point avec la présidente, Marie-Pierre Quentin

Affaire de chœur

Notre-Dame a cinquante ans. Et sa santé génère beaucoup d'inquiétudes. C'est peu ou prou le message qui a présidé à la création de l'Association pour la défense de l'église de Royan (Ader), portée sur les fonds baptismaux en juin dernier par l'épouse du député maire de Royan, Marie-Pierre Quentin. Préfiguration de ce qui pourrait devenir une fondation destinée à collecter des fonds pour la réfection de l'œuvre de Guillaume Gillet, l'Ader a dans un premier temps vocation à communiquer.

Sud Ouest : L'association est jeune. Quelles ont été les premières actions ?
Marie-Pierre Quentin : Nous avons accompagné les festivités organisées pour les cinquante ans de la bénédiction de l'église Notre-Dame. Nous nous sommes investis dans ces événements culturels et cultuels aux côtés des organisateurs. Nous avons ainsi participé à l'élaboration de la plaquette de présentation des manifestations. Nous profitons également de ces événements pour diffuser notre propre information et recueillir les premiers dons. Nous avons également été présents sur des sites comme le Jumping international de Royan ou au Violon sur le Sable. Nous avons enfin mis en place un site internet dédié.

Sud Ouest : Vous commencez déjà à recueillir les fruits de cette communication ?
Marie-Pierre Quentin : Nous comptons pour l'heure une cinquantaine d'adhérents. Nous avons eu des dons locaux, mais également de visiteurs irlandais, belges ou même américains. Ce sont des petites sommes au regard de tout ce qui doit être fait, mais c'est encourageant. Nous avons également eu le soutien de Mgr Housset. Nous devons aller plus loin pour interpeller les Royannais et les réveiller.

Sud Ouest : Vous pensez donc qu'il y a urgence ?
Marie-Pierre Quentin : Bien sûr. Les Royannais sont attachés à leur église, mais ne sont pas suffisamment mobilisés sur ce dossier. Il faut dire que c'est un énorme chantier. Je comprends que l'on puisse reculer devant la tâche. Mais il faut maintenant prendre le problème à bras-le-corps. Il n'y a pas eu de travaux d'importance depuis 2001 dans l'église. Si l'on reste encore sept ans sans travaux, il n'y aura plus d'église du tout. Il y a également la problématique de l'orgue, qui est également classé Monument historique.

Sud Ouest : Des travaux avaient pourtant été programmés, notamment sur la façade ouest. Où en est-on ?
Marie-Pierre Quentin : Une réunion est organisée à la mi-septembre entre la commune, la direction régionale des affaires culturelles, les architectes des Monuments historiques et des Bâtiments de France… Le processus va reprendre. Il fallait réévaluer le coût du chantier pour la mise en pratique d'un procédé plus efficace encore pour le traitement du béton.

Sud Ouest : Quels sont, selon vous, les travaux les plus urgents ?
Marie-Pierre Quentin : Il y a bien sûr l'étanchéité de la structure, un très gros chantier. La collectivité peut effectivement en prendre une partie à sa charge, mais ne peut pas tout supporter. Il y a également les travaux liés à l'orgue, mais également, la sonorisation à reprendre, l'éclairage qui reste défectueux… Les chantiers ne manquent pas. Nous mettons en place des commissions spécifiques pour chaque dossier. Florence Gillet, artiste peintre fille de Guillaume Gillet, a accepté de présider la commission en charge des vitraux. Une série avait été commandée il y a deux ou trois ans, mais jamais réalisée. C'est un chantier très lourd, pour lequel nous avons le soutien de la municipalité.

Sud Ouest : Vous souhaitez trouver des mécènes privés. Quels arguments mettez-vous en avant ?
Marie-Pierre Quentin : Nous souhaitons mettre en exergue la modernité de la structure, son côté visionnaire. Nous souhaitons mettre cela en parallèle avec les normes HQE actuelles. Nous souhaitons trouver des partenariats pour adapter l'église aux normes actuelles du développement durable. Comme la production d'électricité solaire ou la récupération des eaux de pluie. Mais c'est déjà le travail de la future fondation.

Sud Ouest : Quelles sont les étapes de la soirée de présentation ?
Marie-Pierre Quentin : L'accueil sera réalisé par le père Sureau, curé de Notre-Dame, avec qui nous collaborons pleinement. Isabelle Debette retracera ensuite l'histoire de l'édifice. Nous avons aussi organisé une conférence de Germain Gillet, fils de l'architecte. Après une intervention de Chantal Foucher sur le thème du chef-d'œuvre en péril, je présenterai l'Ader aux participants. Jacques Dussouil assurera l'accompagnement musical des pauses.